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🌀 Correct a typeface

Corrections optiques

 
Illusion de Müller-Lyer1

Notre esprit conçoit les formes différement de comment nos yeux les perçoivent. En effet, notre oeil perçoit les traits horizontaux comme étant plus épais qu’ils ne le sont en réalité. D’autre part, les horizontales paraîssent plus longues qu’elles ne le sont mathématiquement. Une partie du travail de conception des caractères consiste donc à gérer cette friction entre logique et optique.

👀 Principes d’optique

🚨 Biais de proportions
Les traits horizontaux paraissent plus épaisses que les traits verticaux

Carré
Un carré mathématique paraît plus large que haut, il faut donc réduire sa largeur.

Rond
Un rond mathématique paraît plus large que haut

Diagonale
Il faut donc compenser graduellement les traits diagonaux, plus le trait est horizontal, plus il faut le compenser

🚨 Biais de dimensions
À hauteur égale, le rond et le triangle paraissent plus petits que le carré

Courbes
Les courbes doivent doivent dépasser du carré (tout autour si c’est un cercle)

Pointes
Les pointes doivent dépasser, souvent plus que les courbes (seulement au niveau des angles)

🚨 Biais de contraste
Un carré de même taille en blanc sur noir paraît plus grand que en noir sur blanc

🚨 Biais de position
Une forme placé au centre d’un format paraît trop basse, il faut donc la surélever pour qu’elle semble centrée. Une forme positionée en bas semble tomber. Inversément, placée en haut, elle semble s’envoler

🚃 Séquence

Alignement
Les formes ne sont pas alignées par rapport à leur centre mais par rapport à la ligne de base et aux différentes hauteurs (x, capitales). Le triangle s’aligne sur son côté droit, en fonction de son orientation soit sur la ligne de base soit sur la hauteur de x

Espacement
Un espacement unique reporté entre les extrêmités des formes ne fonctionnent pas. Il faut plutôt visualiser un ballon rempli d’air (d’un volume unique) qui se déforme en fonction de l’espace disponible entre les formes.
De manière générale, plus la forme comporte une extrimité linéaire et vericale, plus l’espace sera grand. L’espacement devient de plus en plus petit: droite-droite, courbe-courbe, diagonale-diagonale, etc. Dans certains cas de formes complexes comme la croix, les formes peuvent se toucher ou se collisionner pour harmoniser l’espacer (crénage)

🪩 Formes → Caractères

Transposition

Les règles optiques qui s’appliquent aux formes primitives s’appliquent aussi aux caractères.
Transposition des formes primaires aux caractères construits sur un principe géométrique, statique et dynamique

Hauteur des caractères

Les caractères doivent être compensés (overshoot) pour avoir optiquement la même hauteur (de x, des capitales, etc.).
 

Contraste des droites

Les droites comportent soit un contraste optiquement linéaire, soit un contraste optiquement marqué.
Les traits verticaux sont plus épais que les horizontaux, les diagonales sont entre les deux, comme dans le E, F, H, L, T

Contraste des courbes

Les courbes comportent soit un contraste optiquement linéaire, soit un contraste optiquement marqué.
Le O peut sembler monolinéaire, mais il possède en réalité des courbes veritcales plus épaisses que horizontales, comme dans le B, C, D, G, O, Q

Contraste calligraphique

La forme des lettres latines est le fruit d’une construction à la plume à bec large qui produit des traits fins vers le haut et des traits épais vers le bas.
Le A parait symétrique, mais en réalité la diagonale descendante est toujours plus épaisse que la diagonale montante, comme dans le K, V, W, X, Y

Statique des caractères

Une forme plus grande en bas d’un caractère lui confère une une notion de stabilité.
Le S parait symétrique, mais en réalité sa courbe de base est plus grande que sa courbe haute

Balance des traverses

Pour que des formes similaires à des hauteurs/longueurs différentes semblement de même épaisseur, elles doivent être corrigées.
De manière générale, la traverse du bas est plus épaisse pour renforcer la statique, comme dans le E, L

Balance du milieu des caractères

Pour qu’une forme paraîsse au milieu, elle doit être légèrement rehaussée.
La traverse centrale du E paraît centré, alors qu’elle est en réalité plus haute que le milieu, comme dans le B, F, E, P, R

📎 Sources

  1. Franz Carl Müller-Lyer, sociologiste, Müller-Lyer Illusion, 1889 ↩